Le projet

  Le projet Nous, d'ici et d'ailleurs

  Je vais à la rencontre de personnes qui ont travaillé à l'Atelier du Maitre Tailleur de Brest, pour récolter des récits. Qu'est-ce qu'était une vie de travail dans cet atelier? Quel était le rapport entre le travail des ces femmes (puisque c'était la majorité des employées), l'Arsenal et la ville de Brest. L'armée va externaliser la confection des vêtements. C'est une histoire de la présence des femmes dans l'Arsenal, la disparition de métiers.  etc.

  A travers ces récits, des images d'archive, j'aimerais montrer le savoir-faire, la culture du travail, les conditions de travail, la relation à l'armée, l'appartenance à une ville... ou alors les moments en dehors du travail. Cette enquête est un travail de recherche qui prendra par la suite la forme d'un film, d'un objet, d'une installation etc. s'inscrivant dans ma pratique artistique élargie, collaborative et interactive à l'image des mes intérêts pour les réseaux qui structurent notre quotidien.

Les sujets à explorer qui me viennent à l'esprit :

• Le statut des employés de l'atelier : entre civil et armée. C'est une question vibrante lorsque l'on arrive à Brest d'un autre territoire géographique. Spatialement la zone militaire est visible, protégée, elle est une enclave dans la ville. Mais les personnes civiles circulent, beaucoup y vont travailler. C'est l'identité de la ville.
• Histoire de l'atelier dans l'Arsenal et par extension chez les brestois.
• Le travail des femmes dans un univers essentiellement masculin : les conditions de travail, la culture de l'entreprise.
• La spécificité des métiers de confection: le savoir-faire, l'uniforme et des vêtements pour l'armée, la couture, un métier si proches du corps, les petites mains...
• Les objets et outils de fabrication
• Déclinaison progressive du travail et des métiers dans un mouvement général de globalisation du travail : la disparition de la fabrication des vêtements en France au cause du coût du travail, du prix de revient du vêtement.